Salomé Saqué était notre invitée !
Nous avons accueilli Salomé Saqué à la Cité Miroir pour l’ouverture du Festival Porte-voix, que nous co-organisons avec le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège, l’asbl Mnema et une vingtaine d’autres associations liégeoises.
Et pourquoi inviter Salomé Saqué ?
Sans hésitation, pour la portée de son propos et son sujet d’étude : la jeunesse. À l’aube des élections 2024, nous considérons qu’il est primordial d’aborder ce sujet en changeant radicalement de paradigme.
On entend souvent que la jeunesse serait toujours plus désintéressée de tout ce qui l’entoure, la chose publique en tête. Une jeunesse dont les seules boussoles seraient l’instantanéité et la superficialité…
On observe pourtant depuis quelques années un engagement, un militantisme et un embrasement autour de certaines causes chez beaucoup d’adolescent·e·s et de jeunes adultes. C’est un engagement certes plus protéiforme, parfois radical et souvent éphémère mais notable. Il est en tout cas faux de parler d’une dépolitisation globale de la jeunesse.
Et certain·e·s de souligner d’ailleurs un niveau de compétence et d’éveil jamais atteint au sein de la jeunesse. Mais celle-ci en fait usage selon ses propres codes et avec ses propres aspirations, ce qui nous échappe parfois. Nous avons peut-être pris pour du désintérêt ce qui n’était en fait qu’une forme de défiance. De plus, c’est souvent la faillite d’un système qui est dénoncée, faillite dont leur génération n’est qu’assez peu responsable. Les mobilisations pour le climat en ont été un exemple parfait. Et si certain·e·s ont laissé derrière eux quelques canettes vides ou ont utilisé leur smartphone pour faire une story, ce n’est pas grave. Parce que leur mobilisation est notable et que des petites contradictions, c’est toujours préférable à une grande inaction.
Et si beaucoup de DRH fustigent ces jeunes qui se permettent d’être exigeant·e·s concernant les emplois à pourvoir, ce n’est pas grave. C’est qu’aujourd’hui, un travail doit avoir du sens et n’est plus une fin en soi. Ce n’est pas de l’insolence. C’est même réjouissant, à y regarder de plus près.
Et si aujourd’hui beaucoup de jeunes filles – et de jeunes hommes – se sont construite·s autour de #MeToo et le brandissent dès que nécessaire, c’est une victoire. Ou au moins le début d’un changement.
Même maladroits, ces actes de résistance ou de désobéissance sont à soutenir. Parce qu’ils sont avant tout politiques. Ils ne doivent en tout cas pas être méprisés. Il nous faut, de toute manière, faire confiance à cette génération, tout en lui proposant un maximum de clés pour les décennies à venir. Et en ce sens, nous, Territoires de la Mémoire, avons un rôle à jouer. Cela rejoint sans doute l’essence même de notre association : tenter de comprendre l’époque et ses discours ; proposer des éclairages et des outils pour mieux résister.
Mais surtout, contribuer à installer un dialogue qui abandonne la traditionnelle verticalité pour aller vers de plus en plus d’horizontalité.
Cessons de leur demander d’être résilients, aidons-les à être résistants et posons sur notre Jeunesse, en nous délestant de toute forme de paternalisme, un regard bienveillant.
La vidéo complète de la conférence sera bientôt disponible sur nos différents réseaux !