80 ans de la libération du camp de Sachsenhausen

24 Avril 1945 : libération de Sachsenhausen

Il y a 80 ans, l’Armée rouge libérait le camp de concentration de Sachsenhausen. Créé en 1936 à Oranienbourg, une ville située à 30 km au nord de Berlin, il est édifié pour remplacer un précédent camp tenu par les SA (« Sections d’Assaut », milice du parti nazi), et fermé en juillet 1934. Pensé comme un camp « modèle », Sachsenhausen ne cessera de s’agrandir pour devenir un vaste espace concentrationnaire de près de 400 hectares.

Outre sa fonction répressive vis-à-vis des opposants, le camp acquiert également une fonction économique, constituant une réserve importante de main-d’œuvre pour l’industrie proche de Berlin. Lorsque la guerre éclatera, les détenus, originaires d’un peu partout en Europe, seront mis au travail dans les industries d’armement.

Comme dans la plupart des camps, la SS met en place une hiérarchie entre les détenus : les triangles verts (prisonniers de droit commun) s’y trouvent au sommet tandis que l’étoile jaune (les Juifs) ou les triangles roses (homosexuels) sont au bas de l’échelle. Ces deux dernières catégories connaissent, avec les prisonniers de guerre soviétiques, des conditions de détention encore plus éprouvantes. Durant l’automne 1941, plus de 10.000 prisonniers de guerre soviétiques seront exécutés à Sachsenhausen.

Le 21 avril 1945, les SS tentent d’évacuer le camp et lancent quelque 33.000 détenus dans une marche de la mort, au cours de laquelle des milliers périront. 3.000 malades ou mourants restés au camp sont découverts par les soldats soviétiques peu de temps après. On estime à au moins 30.000 le nombre de morts à Sachsenhausen.

Sachsenhausen est également connu pour avoir abrité l’opération Bernhard, une vaste tentative nazie de déstabiliser l’économie britannique en l’inondant de fausse monnaie. Un kommando spécial, composé exclusivement de détenus juifs, fut chargé de fabriquer des faux billets de livres sterling, mais l’opération échoua. En 2007, un film intitulé Les Faussaires raconte l’histoire de ces détenus au destin particulier.

Aujourd’hui, le mémorial de Sachsenhausen est un lieu de mémoire qui commémore le souvenir des victimes du IIIe Reich.