Des experts pour le retrait du monument à la mémoire des SS à Zedelgem

Un panel d’experts se prononce pour le retrait du monument à la mémoire des SS lettons, à Zedelgem

Les Territoires de la Mémoire saluent la conclusion du rapport rendu par une commission internationale d’historiens, chargée de statuer sur le caractère inapproprié ou non du monument érigé par la commune de Zedelgem en mémoire des prisonniers de guerre lettons détenus dans un camp voisin, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La commission, composée ad hoc par 15 historiens belges et internationaux spécialistes de la question, conclut ses travaux comme suit : « À l’unanimité, le panel considère que l’érection d’un monument à la mémoire de la Légion lettone à Zedelgem, sur une place publique (…) était un acte inapproprié. Un tel monument serait controversé en Lettonie même et ne peut qu’être source de confusion et susciter la controverse non seulement à Zedelgem mais aussi sur le plan international. »

Le rapport plaide sans ambiguïtés pour le déboulonnage dudit monument.

Pour rappel, en septembre 2018, la commune de Zedelgem, en Flandre occidentale, avait procédé à l’inauguration de ce monument en forme de ruche, et censé célébrer la mémoire de soldats lettons, prisonniers dans un camp britannique non loin de là, et dont bon nombre d’entre eux s’étaient rendus coupables d’atrocités et de crimes de guerre au sein de la « Légion lettonne », rattachée à la Waffen SS.

Le fait qu’un conseiller communal Vlaams Belang ait été la cheville ouvrière de ce projet aurait pourtant dû déjà alerter les élus à l’époque, mais il n’en a rien été.

Depuis, nombre de citoyens et d’associations mémorielles, dont Les Territoires de la Mémoire, n’ont cessé de s’indigner et d’alerter sur le caractère inacceptable de ce monument rendant gloire de manière détournée à des combattants et criminels SS.

Il n’est pas encore clairement établi de ce qu’il adviendra de la « ruche lettone », une fois celle-ci retirée, son statut d’« œuvre d’art » rendant la chose plus complexe. Les Territoires de la Mémoire continueront donc de suivre le dossier avec attention et resteront vigilants à ce que ce symbole d’un passé criminel ne réapparaisse pas, d’une façon ou d’une autre, ici ou ailleurs.